177. CHRIST EN NOUS.

           Le NT nous dit que Christ habite en nous et que c’était un mystère qui a été révélé seulement depuis la Pentecôte à la suite de la résurrection et de l’ ascension de notre Seigneur Jésus-Christ (Col. I : 26 et 27). On ne peut être très dogmatique sur un tel thème, car qui va expliquer Dieu en nous, ou Dieu en Christ, ou la relation entre la nature humaine et la nature divine en Jésus-Christ ? Le fait est que l’immense majorité des croyants croient que Christ habite en nous uniquement par la présence et la médiation du Saint-Esprit. Néanmoins il y a des exceptions qui n’acquiescent pas à ce concept, et ces exceptions ne sont pas de néophytes, mais des maîtres reconnus tels que le puritain Thomas Goodwin et A.W. Pink. Ecoutons ce qu’ils nous disent :

 « Nous admettons évidemment que le Médiateur Dieu-homme n’habite pas dans les saints car son humanité est localisée au ciel. Mais Christ est essentiellement une personne divine, tout comme le Père et l’Esprit, et en devenant chair, le Verbe n’a perdu aucun de ses attributs divins. L’Omniprésence lui appartient tout autant maintenant qu’avant son incarnation… et cela nous mène à insister sur le fait que nous ne pouvons que considérer comme une sérieuse erreur commise par d’excellents hommes, la doctrine qu’ils maintiennent de la présence de Christ dans son peuple. Ils affirment qu’il le fait par intermédiaire ; que Christ ne réside pas personnellement dans ses saints, mais qu’il demeure en eux  seulement par le Saint-Esprit. Hodge poursuivant son discours dit : « Christ en nous  veut dire  que nous avons Son Esprit, et avoir Son Esprit signifie que l’Esprit de Dieu demeure en nous.  Quand donc l’apôtre parle de Christ demeurant en nos cœurs, il se réfère au Saint-Esprit qui demeure dans Son peuple ». Ça, c’est l’opinion que soutient la majorité des théologiens orthodoxes. Néanmoins cela ne prouve nullement que ce soit Scripturaire. « Si Christ est en vous le corps est mort » (R, VIII : 10), «  Ne reconnaissez-vous pas que Christ est en vous  à moins  peut-être que vous soyez réprouvés ? » (2 Co. XIII : 5), « Christ vit en moi » (Ga. II : 20), «  Christ en vous l’espérance de gloire » (Col. I : 27). Au vu de ces déclarations claires et répétées, et en l’absence dans l’Ecriture de toute affirmation comme quoi Christ par son Esprit demeure en nous, n’est-ce pas le comble de la présomption pour tout homme d’affirmer que Christ ne demeure pas personnellement dans son peuple, mais réside en eux seulement par son Député ? Que personne ne nous dérobe le réconfort de telles promesses comme Mt. XVIII : 20 et XXVIII : 20, en évacuant le « Je » de sa bénédiction.., ». Ça c’est la position que soutient la majorité des théologiens orthodoxes.

     Judicieusement Thomas Godwin (1600-1679) pose aussi la question : « Satan peut-il parce qu’il est un esprit, posséder les corps, et même les cœurs des hommes, et Christ qui en tant que Dieu est Esprit (J. IV : 24) ne peut-il pas faire de même ?…  Comment? Le rajout de l’humanité à Sa personne fait-il que cette Personne, qui est Dieu, soit incapable de demeurer en nous directement, tout comme la Personne du Saint-Esprit ? Est-il par cela privé de ce privilège, tandis que certainement en raison de sa relation avec nous comme Dieu-homme cela implique que de toute manière il demeure en nous ? Cela me semble aussi quelque chose un tant soit peu étrange que Celui qui est destiné à être le moyen de notre union avec Dieu, et à être le premier et ultime objet de notre union, l’Epoux qui doit être marié, la personne qui doit être en conjonction avec nous “afin qu’ils soient tous 1 ; comme Toi Père tu es en moi, et moi en Toi ; qu’ils soient aussi 1 en nous” (Jn. XVII : 21-23) ; cela me semble un tant soit peu étrange qu’il opère sa plus intime conjonction avec nous seulement par un représentant, c’est-à-dire le Saint-Esprit qui est envoyé pour demeurer dans nos cœurs à sa place. Cela serait réellement étrange, alors qu’il est la Personne en qui et par qui l’union est effectuée avec les 2 autres Personnes, et qu’il est la Personne la plus concernée dans cette affaire d’union puisqu’il est l’Epoux»  (T. Goodwin)… C’est une permanence objective de Christ à laquelle le texte se réfère ; comme le sujet qui occupe nos pensées et de cette manière obtient une résidence dans notre pensée, tout comme les objets de notre amour  assure une place dans nos affections. (Fin de citation tirée des commentaires des Ecritures de 1946, d’Arthur Wilkerson Pink : “THE PRAYERS OF THE APOSTLES 27. Ephesians 3:14-21, Part 3”).

     Cette question de savoir comment Jésus-Christ est en nous est un grand mystère, mais il est révélé par les Ecritures, comme nous allons essayer de le démontrer avec l’aide du Saint-Esprit. Laquelle des 2 positions est la bonne est une question que je me suis posée durant des années. Néanmoins cette exposition d’A.W. Pink a fait incliner définitivement ma balance du côté de la minorité.

     Nous savons tous que Dieu est Un en 3 Personnes, lesquelles sont consubstantielles et co éternelles. Nous savons aussi qu’il y a une fonction propre à chaque Personne de la très sainte Trinité dans sa relation avec sa création. Le Père nous a élus avant la fondation du monde, le Fils a payé le rachat de nos âmes, et le Saint-Esprit nous a régénérés et nous transforme jour après jour à l’image du Fils de Dieu (1Jn. III : 2). Le Saint-Esprit nous a régénérés parce que le Fils avait décidé de nous racheter en donnant sa vie pour nous, et le Fils nous a rachetés parce que le Père avait décidé de nous choisir entre tous les fils d’Adam. Que ce soit dans l’œuvre de la création ou dans l’œuvre suprême de la rédemption, les 3 Personnes de la Trinité y sont directement et activement impliquées. Même si chaque Personne de la Trinité a sa fonction particulière dans notre salut cela ne veut pas dire qu’elles ne participent pas dans l’œuvre spécifique de l’Autre. Par exemple, seul le Fils a payé pour nos péchés, mais le Père l’a confirmé dans sa mission jusqu’au bout (Jn. XVII : 11), et le Saint-Esprit l’a soutenu et revêtu de sa puissance durant tout son ministère terrestre (Luc IV : 1 et 14). De même en ce qui concerne l’œuvre du Saint-Esprit en nous, cela n’empêche pas qu’il y ait aussi une présence réelle de Christ en nous. Mais où, en nous ? Voilà la question que nous devons d’abord nous poser. Nous allons donc maintenant essayer de rajouter quelques éléments à la réponse que nous avons lue de Goodwin et Pink…

     Etant faits à l’image de Dieu notre être est tripartite ; nous sommes corps et âme et esprit (1 Ts. V : 23).Nous savons que chez le croyant le Saint-Esprit demeure dans notre esprit, puisqu’Il rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Ro. VIII : 16). La nouvelle naissance s’effectue lorsque le Saint-Esprit illumine notre conscience et nous fait voir notre état de dépravation totale et le salut qui est en la personne de Jésus-Christ. Dieu est esprit substantiellement, et le croyant doit l’adorer en esprit et en vérité, et cela s’effectue par la communion du Saint-Esprit qui se communique directement à notre esprit, car c’est Lui qui nous enseigne de façon spirituelle et non intellectuelle (1 Co. II : 13 et 4). Tout cela nous l’avons traité auparavant dans d’autres articles et spécialement « Le trichotomisme »… Evidemment cela ne veut pas dire que le Saint-Esprit n’agit pas dans l’âme ou dans le corps, car Il le fait, mais cela veut dire que son quartier général est dans l’esprit de l’homme. Tout comme le président de la république réside à l’Elysée, cela ne l’empêche pas de se rendre personnellement en Martinique ou en Guyane pour y accomplir un dessein politique particulier à ces départements. Maintenant où nous dit la Bible que Jésus-Christ habite en nous, (en esprit bien entendu, puisque sa présence corporelle est au ciel actuellement) ? La réponse est claire : Christ Jésus habite dans notre âme et particulièrement dans notre pensée, comme le disaient Pink et Goodwin que nous avons cités plus haut. C’est donc une présence mentale qui forme le caractère de Christ en nous (Gal. IV : 19), car comme dit l’Ecriture : « comme l’homme pense en son cœur ainsi est-il »… Le Saint-Esprit se communique à notre esprit, et c’est logique puisque c’est la partie la plus élevée de l’homme qui seule est capable de discerner la gloire de Son message et de se réjouir en Dieu notre Sauveur (1 Co. II : 14, Luc I : 47). Par contre Jésus-Christ a une connexion plus intime avec nous car il possède une nature humaine semblable à la nôtre mais sans péché ; il est notre frère ainé (Ro. VIII : 29). Ayant une âme comme la nôtre,  il nous comprend parfaitement et nous pouvons le comprendre, c’est pourquoi étant réconciliés avec Dieu, notre cœur et notre pensée se dirigent vers Jésus-Christ et demeurent naturellement en lui (Phi. IV : 7).  Nous les chrétiens véritables sommes des âmes vivantes qui sont dans le processus de devenir des esprits vivifiants (1 Co. XV : 45). Dans ce processus l’âme est tout d’abord séparée de l’esprit par la Parole de Dieu (Hb. IV : 2), puis par la pensée elle alimente et renouvelle notre esprit par cette même Parole de Dieu qu’elle lit, médite, étudie. L’esprit de l’homme est alors illuminé par le Saint-Esprit qui lui révèle le sens spirituel de la Parole et ainsi  moule progressivement notre âme à l’image du Fils de Dieu. C’est pourquoi  Eph. IV : 23 dit que nous devons nous renouveler dans l’esprit de notre entendement ou de notre intelligence, ou de notre pensée selon les diverses traductions…  Le fait est que si tu penses constamment obtenir plus d’argent dans ton portefeuille tu es devenu un avare, si tu penses constamment à des relations sexuelles tu es devenu un fornicateur. De même si tu penses constamment au Christ et aux choses célestes, tu es devenu une personne spirituelle qui peu à peu est transformée à l’image de Christ.  Nous pourrions donc conclure que la résidence permanente de Christ dans l’homme se trouve dans l’âme, et particulièrement dans sa pensée, alors que la résidence permanente de l’Esprit Saint dans l’homme se trouve dans l’esprit, et particulièrement dans la conscience. Mais répétons-le : nous ne sommes pas composés de compartiments hermétiques mais ouverts, car il y a une communication, un échange constant entre  les pouvoirs de l’âme (pensée, volonté, émotions) et ceux de l’esprit (conscience, disposition, intuition), En effet, l’esprit de l’homme se renouvelle par une pensée christocentrique (Ro. XII : 2), tandis que son âme se purifie par une disposition d’esprit qui dirige sa pensée vers les choses célestes où  Christ est assis à la droite de Dieu.

     Permettez-moi de nouveau d’utiliser cette métaphore : comparons l’homme à un moteur à essence dont le principe de base est la combustion interne par explosions successives ! L’esprit c’est la chambre combustion, l’âme c’est le carburateur, l’essence c’est la Parole de Dieu et l’étincelle qui produit l’explosion dans la chambre de combustion c’est le Saint-Esprit. Quand l’explosion se produit, le carburateur aspire automatiquement  de l’essence qu’il injecte de nouveau dans la chambre de combustion et l’étincelle de nouveau la fait exploser. De même le principe de base de la vie spirituelle du croyant c’est marcher en esprit car c’est là que l’Esprit nous a donné la vie et continue de nous la donner (Gal. V : 16 et 25). Mais pour avancer dans cette vie, il nous faut alimenter notre esprit par la Parole de Dieu qui est injectée par un effort mental, et alors l’Esprit Saint se charge de la rendre vivante et efficace. Comme dit l’Ecriture : « Dans ta lumière (la Parole inspirée) nous verront la lumière (la Parole assimilée) », et ce par le Saint-Esprit ! L’image de Christ se forme en nous peu à peu, ce qui veut dire que peu à peu notre caractère devient similaire au sien, et au jour du Rapt nous serons tels qu’il est, car nous serons transformés pour le voir comme il est. Le caractère de Christ en nous c’est Christ en nous, et c’est une transformation complète, c’est un changement de caractère qui s’opère au cours de notre pèlerinage terrestre. Par contre pour ce qui est de notre esprit, il n’est pas créé ; il est activé dans la conversion puis  il est renouvelé constamment par ce processus d’assimilation interne de la Parole par l’illumination du Saint-Esprit. Le vieil homme est dans l’âme ; le vieil homme est animique et son caractère est celui d’Adam après la chute. Le nouvel homme est dans l’esprit ; le nouvel homme est spirituel et son caractère est celui  de Jésus-Christ. La Bible ne dit jamais que l’esprit qui pèche mourra, mais que l’âme qui pèche mourra. Pareillement elle ne dit jamais que la grâce soit avec votre âme, mais elle dit que la grâce soit avec votre esprit (Gal. V : 18, Phi. 25). C’est pourquoi le plan de Dieu pour l’homme c’est de l’élever d’âme vivante à esprit vivifiant, et ce au moyen de la chute en Adam et de la rédemption en Jésus-Christ (1 Co. XV : 45). « Ce sont des choses que l’œil n’a point vues, et que l’oreille n’a point entendues et qui ne sont point  montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment » (1 Co. II : 9).

     On pourrait maintenant penser que la question est pratiquement résolue en postulant que le Saint-Esprit a sa résidence principale dans la conscience de l’homme  et que Jésus-Christ, lui, la possède dans la pensée. Néanmoins cela est loin d’être le tout, car Jésus-Christ nous dit aussi que le Père fait sa demeure nous (Jn. XIV : 23) ! Comment le Père le fait-il ?  « Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir  » (Ps. CXXXIX : 6)…

      Notre but dans cette thématique n’est pas d’apporter des réponses qui vont nous expliquer des choses  que la raison humaine ne peut nullement saisir. Nous avons apporté des réponses qui justement détruisent la prétention humaine de vouloir expliquer la présence de Dieu en nous de façon raisonnable et simpliste en la limitant à la présence du Saint-Esprit comme représentant du Fils qui lui-même serait alors le représentant du Père.  Nos réponses sont bien loin d’expliquer ce mystère de Dieu en nous, car il est directement relié au mystère insondable de la très sainte Trinité. Nos réponses ne nous donnent pas des explications qui résolvent ce mystère ineffable sinon qu’elles nous font nous poser des questions sans réponses à notre niveau, et cela est salutaire pour nos âmes car ainsi la raison est humiliée et l’adoration reste la seule réponse valide devant un tel mystère ! Pink disait à ce propos qu’il ne pouvait adorer un Dieu totalement compréhensible car ce serait alors un dieu de son imagination…  Néanmoins pour en rajouter à la profondeur de ce mystère de Christ en nous, je citerai de nouveau le témoignage direct de Jésus-Christ en moi. Je dois le faire à contrecœur car j’ai déjà parlé de cette expérience, et ce n’est pas bon d’y revenir sauf exception. Et aujourd’hui nous sommes dans un thème tellement mystérieux que nous voilà dans un cas d’exception ! L’argument que je vous propose est irréfutable (si vous recevez mon témoignage), car ce n’est pas une supposition métaphysique mais une expérience réelle que l’Ecriture m’a confirmée quant à sa source.

    Il y a 31 ans Jésus-Christ s’est manifesté en moi de façon audible, et ce fut le jour de ma conversion. Je ne reviendrai pas sur les détails, mais je dirai simplement que ce jour-là le Saint-Esprit me donna conviction de péché  me montrant les affres de ma perdition et mon incapacité totale à y échapper, me faisant par cela clamer vers Dieu du fond du cœur pour mon salut. Alors Jésus-Christ me répondit personnellement et de façon audible !  J’entendis sa voix à l’intérieur de ma cage thoracique ; une voix calme qui me dit 3 mots: « Je suis Jésus ». Immédiatement je passai d’un état d’angoisse terrifiant à une paix qui dépassait toute compréhension. Ensuite le Saint-Esprit me maintint durant 3 jours dans une joie surnaturelle et une paix ineffable, étant passé du royaume des ténèbres au royaume de la lumière d’une façon si dramatique… Mais voilà, durant des années je n’avais pas analysé suffisamment le contenu doctrinal de cette expérience ! C’est pourquoi en méditant à ma conversion me venait souvent à la pensée ce verset qui dit : « L’Esprit entra en moi, et me mit sur mes pieds et me parla et me dit ». Mais ce verset ne s’applique qu’à moitié  à mon expérience ! En effet le Saint-Esprit entra en moi et me releva émotionnellement et spirituellement, néanmoins l’Esprit ne me parla pas, et ne me dit aucune parole. Ce fut Jésus-Christ qui parla en moi, pas l’Esprit ! Et la seule chose que Jésus me dit c’est qu’il est Jésus, ce qui exclut que ce soit le Saint-Esprit qui parla. L’idée me vint alors que le Saint-Esprit, me mit en communication directe avec mon Seigneur et Sauveur, comme si j’avais reçu une communication téléphonique du ciel, mais voilà ; la voix ne me parla pas à l’oreille, sinon qu’elle résonna en moi à l’intérieur de ma cage thoracique. Par conséquent, au moment de ma nouvelle naissance je ne fus conscient que d’une seule Personne en moi, et ce fut la Personne de Jésus, pas la Personne du Saint-Esprit. Suite à la conversion la chose s’inversa, et je devins conscient uniquement de la présence silencieuse du Saint-Esprit en moi. Or nous savons  qu’Il forme Christ en nous, dans notre pensée et dans nos cœurs et qu’Il le fait par la Parole inspirée de Dieu. Le processus de sanctification étant commencé, le Saint-Esprit l’achèvera (Phi. I : 6), et par conséquent Jésus-Christ ne va plus me parler de façon audible jusqu’à ce que j’arrive au bout de mon pèlerinage terrestre. En effet il me parle tous les jours par la Parole écrite. Nous ne sommes plus dans la génération des apôtres et des prophètes, mais dans le temps de la Bible ouverte pour toutes les nations ! Jésus-Christ, une fois qu’il entré en nous, ne nous  parle que par la Bible que le Saint-Esprit nous permet de comprendre directement, ou indirectement par les maîtres et pasteurs qu’il a institués au cours des siècles, et qu’il continue d’instituer… Mais l’expression « Christ en nous » (Ro. VIII : 10, Col I : 27) ne signifie pas Christ représenté en nous par le Saint-Esprit comme le proclame la majorité des théologiens, sinon que c’est une présence réelle mais voilée, puisque  normalement le saint ne la perçoit pas. Ce que nous percevons tous c’est la présence du Saint-Esprit dans notre processus de sanctification et croissance spirituelle, tout comme nous percevons le vent quand il fait avancer notre voilier ou tourner notre moulin.

    Ainsi donc par l’Ecriture et par cette expérience de conversion dramatique je ne peux que m’aligner sur la position de Pink et Goodwin, et confesser que Christ est nous d’une façon réelle mais inexplicable en partie. En conclusion, notre devoir est de nous revêtir du Seigneur  Jésus-Christ en nous efforçant de marcher dans la sainteté (Ro. XIII : 14) ; ça c’est la partie compréhensible de la question.  Mais comment nous avons été revêtus de Christ au jour de notre conversion (Ga. III : 27) ; ça c’est la partie incompréhensible ! Tout comme au jour de notre naissance physique nous avons hérité la nature d’Adam, laquelle commença à se développer en nous au jour où nous dîmes notre premier mensonge, de même au jour de notre naissance spirituelle nous avons hérité la nature de Jésus-Christ laquelle commença à se développer en nous le jour où nous confessâmes son nom. Le développement de cette nouvelle nature est compréhensible car il implique un effort humain dans l’utilisation des moyens de la grâce, (la Bible, la prière, la louange etc.). Cet effort à la base est produit par le Saint-Esprit, mais comme nous sommes actifs dans le processus, nous sommes donc conscients de ce qui se passe (Phi. II : 13). Tandis que la nouvelle naissance reste au-delà de nos capacités de compréhension car elle est l’œuvre exclusive de Dieu ; œuvre dans laquelle l’homme est totalement passif. C’est un peu comme demander à une personne opérée sous anesthésie totale de vous raconter son opération ! Par conséquent nous ne comprendrons pas ce mystère de Christ en nous, « jusqu’à ce que le Jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs » (2 P. I : 19). En attendant, réjouissons-nous dans le Seigneur ; il est en nous et pour nous jusqu’à la fin du monde, et sa seconde venue est très proche et aussi certaine que celle de l’aurore… Réjouissons-nous, c’est son commandement (Phi. IV : 4)! !

     Maranatha.